T.ECL


L’éclairage d’un plateau de télévision doit tout d’abord satisfaire
un certain nombre d’exigences techniques imposées par la
caméra : quantité de lumière globalement suffisante au regard de
la sensibilité de la caméra, dynamique de contraste en adéquation
avec celle des capteurs CCD et cohérence de la température de
couleur sur tout le plateau. La différence de nature des lampes qui
peuvent être utilisées conjointement impose l’utilisation de filtres
de correction pour équilibrer la température de couleur de la
source minoritaire – généralement la lumière du jour – sur celle
de la source majoritaire – lumière artificielle. Il arrive cependant
que le directeur de la photographie ajoute à sa palette d’outils de
création ces différences de rendus colorimétriques. Des instru-
ments légers et compacts lui permettent d’évaluer avec précision
les niveaux d’éclairement et d’exposition, mais également d’ef-
fectuer des mesures de chromaticité dans les systèmes (x, y) ou
(u’, v’), ainsi que de la température de couleur des projecteurs.
2.1.2. La restitution sur un petit écran
L’éclairage doit par ailleurs répondre à des principes de base
conditionnant cette fois l’aspect esthétique de l’image : équilibre
entre le premier et l’arrière-plan, contrôle des ombres portées,
maîtrise de la brillance des hautes lumières, etc. Car la vision
d’une image concentrée sur une surface aussi restreinte que celle
d’un écran de télévision n’implique pas pour l’œil la même ana-
lyse que l’observation de la même scène en conditions réelles.
D’une part l’analyse des détails y est plus approfondie, et d’autre
part les notions de perspective, qui nous sont innées en milieu
naturel, deviennent plus confuses sur une image bidimension
nelle. Si nos deux yeux permettent une vision stéréoscopique

d’une scène naturelle, il n’en n’est pas de même pour la caméra
qui ne capte qu’une image plane, par définition exempte de profondeur. Le rôle de l’éclairage est alors de suggérer au téléspectateur la dimension absente, en lui permettant d’interpréter sub-
jectivement les notions de distances, de proportions et de volume,
grâce à la mise en valeur de certaines tonalités et structures par le
jeu de la lumière et des ombres. Seul un éclairage minutieusement
travaillé, dosé et dirigé saura créer un modelé, renforcer l’aspect
visuel d’une scène et embellir le sujet. Par ailleurs, l’éclairage
peut jouer un rôle essentiel dans la création d’une atmosphère :
contrastes marqués par une lumière dure ou estompés par une
lumière diffuse, couleurs plus ou moins vives, climat chaleureux
à dominante orangée, climat froid à dominante bleutée...
2.1.3. La multiplicité des angles de prise
de vues
Contrairement au cas du cinéma ou de la photographie, un pla-
teau de télévision est couvert par plusieurs caméras fournissant
simultanément différents angles de cadrage d’une scène ou d’un
sujet. Cette multiplicité des axes de prise de vues est l’une des
grandes difficultés à laquelle est quotidiennement confronté le
directeur de la photographie. L’effet visuel donné par chaque
projecteur varie en fonction de la position de la caméra. Une
lumière travaillée pour une caméra cadrant sous un certain angle
peut parfois créer des surprises dans un autre axe.
Face, contre-jour, ambiance : les bases de l’éclairage type
Nous allons à présent donner les bases de l’éclairage type d’un
personnage à partir de trois points.
L’éclairage clé est fourni par une source principale, délivrant une
lumière très dirigée, dont l’intensité varie typiquement entre
1000 et 2000 lux. Communément appelée face, cette source est
généralement située à environ 30°à gauche ou à droite de l’axe
du regard. En azimut, l’angle moyen est également de 30°, mais
il peut varier selon les cas pour atténuer ou accentuer certaines
caractéristiques du sujet. Cette lumière franche est inévitable-
ment créatrice de zones d’ombres peu flatteuses, car souvent trop
marquées et donnant une image du sujet beaucoup trop dure. Il
faut alors adoucir ces ombres avec une deuxième source, moins
puissante (environ 500 lux) appelée lumière d’ambiance. Cette
source peut être placée dans l’axe du regard, et doit être suffi-
samment diffuse pour ne pas créer à son tour d’autres ombres.
Son rôle doit se limiter à éclaircir celles de la lumière principale.
Une lumière d’ambiance judicieusement combinée à l’éclairage
de face dont elle compense les défauts contribue à donner une
image agréable, aux reliefs apparents, mais aux contrastes non
exagérément endurcis.





Enfin, pour « décrocher » le personnage du fond et renforcer l’effet
tridimensionnel, une troisième source de lumière appelée contre jour est placée derrière lui. Le contre-jour se justifie d’autant plus
que le contour du sujet et le fond sont de même densité. Il déverse
un flux de lumière sur les cheveux et les épaules du personnage, qui
sont ainsi détourés par un liseré lumineux. Le contre-jour est placé
en opposition avec la lumière principale, avec un angle vertical suf-
fisamment élevé pour ne pas provoquer un phénomène de diffusion
optique dans l’objectif de la caméra.
Voilà donc les trois paramètres fondamentaux qui régissent un
éclairage type : lumière principale, ou face, lumière d’ambiance
adoucissant les ombres créées par la première, et contre-jour
pour silhouetter le sujet. Nous allons à présent nous intéresser
aux différents équipements – lampes, projecteurs, jeux d’orgue –
qui permettent aux éclairagistes et au directeur de la photogra-
phie de construire tous types de lumières et d’effets sur un pla-
teau de télévision.

Les lampes
S’il existe une très large gamme de lampes de studio, chacune
trouvant son application, on en distingue toutefois trois grandes
catégories : les lampes tungstène/halogène, les lampes à
décharge, et les tubes fluorescents.
2.3.1. Les lampes à incandescence
tungstène/halogène (TH)
Les lampes à incandescence TH sont celles majoritairement utili-
sées pour l’éclairage d’un plateau de télévision. Très compactes et
très efficaces, elles permettent à des projecteurs de taille réduite de
fournir une lumière puissante, avec un spectre continu et une tem-
pérature de couleur de 3200 K. Les lampes TH présentent l’avan-
tage de pouvoir être montées sur variateur de tension pour que soit
contrôlée leur intensité lumineuse – la température de couleur
variant avec la tension d’alimentation. Une lampe THest consti-
tuée d’une enveloppe de verre dur ou de quartz contenant un filament de tungstène plongé dans un gaz halogène, généralement du
brome. Ce gaz maintient un rendement lumineux et une tempéra-
ture de couleur stables tout au long de la durée de vie de la lampe.
Il faut par ailleurs signaler que dans de nombreux studios, les
lampes TH sont utilisées avec une légère sous-tension, ce qui pro-
longe de façon notable leur durée de vie. Les lampes TH peuvent
être classées en deux catégories: celles à culot bilatéral et celles à
culot unilatéral. Les lampes à culot bilatéral sont tubulaires et pos-
sèdent des contacts à leurs deux extrémités; les plus longues équi-
pent les projecteurs d’ambiance, les plus courtes les projecteurs
légers à réflecteur ouvert. Les lampes à culot unilatéral sont plus
compactes et équipent généralement les projecteurs à lentille de
Fresnel (§2.4.1).
2.3.2. Les lampes à décharge
àhalogénures métalliques (HMI)
Les lampes à décharge HMI (Hydrargyrum, Mercure arc length,
Iodine) sont beaucoup plus efficaces que les lampes TH, puis-
qu’elles fournissent environ quatre fois plus de «lumen par watt».
En revanche, leur température de couleur change lorsqu’elles
vieillissent. Bien que très proche de celui de la lumière du jour, leur
spectre d’émission est discontinu car constitué de creux et de pics.
On ne peut donc les caractériser que par une température équiva-
lente de 5 600K. Une lampe HMI est exempte de filament : dans
une enveloppe de quartz pur (résistant aux températures élevées) se
trouvent deux électrodes plongées dans un gaz. La lumière est due
à l’apparition d’un arc électrique entre les deux électrodes, provo-
qué par l’ionisation du gaz, lorsque la différence de potentiel appli-
quée entre les deux électrodes est suffisamment élevée pour que le
courant circule entre elles. Une lampe HMI est alimentée par un
limiteur de courant ballast chargé de convertir le courant sinusoïdal
du secteur en un signal carré et de filtrer les transitoires. Un dispo-
sitif d’amorçage déclenche la décharge par l’envoi bref d’un courant
haute tension. Les lampes HMI ne peuvent pas être graduées,
contrairement aux lampes TH. Pour moduler l’intensité lumineuse
des lampes HMI, il faut recourir à un dispositif d’obturation.







Les lampes TH et HMI sont également disponibles en version
PAR, c’est-à-dire avec un réflecteur incorporé; la concentration
du faisceau dépend de la lentille qui constitue la face avant de la
lampe.
2.3.3. Les tubes fluorescents
Les tubes fluorescents, qui existent en version « lumière du jour »
et en version « lumière artificielle », sont disposés côte à côte dans
une boîte à lumière réfléchissante. De forme carrée ou rectangu-
laire, celle-ci est équipée de volets coupe-flux amovibles et parfois
réversibles (argenté/noir). Les tubes fluorescents ne dégagent pra-
tiquement pas de chaleur et produisent une lumière uniforme douce
et diffuse, mais peu puissante. Ils sont donc limités à un éclairage
de proximité. Les sources fluorescentes sont certes plus onéreuses
à l’achat que les sources halogènes classiques, mais leur coût d’uti-
lisation sur une période de 3 à 5 ans s’avère bien inférieur. Il faut
en effet savoir que la durée de vie d’un tube fluorescent est de plus
de 10 000 heures, au lieu de 200 pour une lampe halogène –soit
environ quatre années d’utilisation à raison de 8 heures quoti-
diennes. D’autre part, l’énergie consommée par un studio éclairé
en lumière froide n’excède pas 1/8 de son équivalent en halogène,
ce qui engendre de considérables économies sur les factures d’élec-
tricité. Le dégagement en chaleur étant par ailleurs très faible, il
n’est pas nécessaire de disposer d’un système à air conditionné
puissant. Souvent, la climatisation ambiante peut suffire.
 L’indice de rendu des couleurs « Ra »
La capacité d’une lampe à restituer les couleurs du spectre
visible est donnée par son indice de rendu des couleurs « Ra »,
dont la valeur maximale 100 est celle de la lumière blanche
d’égale énergie. En télévision, une reproduction fidèle des couleurs impose que l’indice Ra soit supérieur à 85. Dans le cas
contraire, certaines couleurs correspondant à un creux spectral
apparaissent désaturées et grisâtres. L’indice de rendu des cou- leurs Ra d’une lampe TH est de 99 (comme celui du Soleil), celui
d’une lampe HMI est de 90, celui d’un tube fluorescent est de 85
pour les plus lumineux, et atteint 98 pour les moins lumineux.

Les projecteurs
Il existe différentes catégories de projecteurs, chacune conçue
pour fournir un type de lumière particulier.
Une lumière concentrée est une lumière dure qui produit des
ombres très marquées – comme la lumière directe du Soleil. Elle
donne des contrastes violents au sujet sur lequel elle est dirigée.
Une lumière diffuse est au contraire plus douce, moins agressive,
pas directive, et n’apporte pas d’ombres – comme par exemple
la lumière d’un ciel couvert. Elle enveloppe mieux le sujet, mais
gomme son volume.
De façon générale, pour obtenir une lumière directive, on utilise
un projecteur de type Fresnel ou à face ouverte, alors que pour
obtenir une lumière diffuse, on a recours à une ambiance.
2.4.1. Le projecteur à lentille de Fresnel
Le projecteur à lentille de Fresnel se compose d’une douille
porte-lampe montée sur un mécanisme mobile, avec un réflec-
teur pouvant se rapprocher ou s’éloigner de la lentille. Cette len-
tille de Fresnel est fabriquée avec des échelons qui réduisent son
poids et facilitent la dissipation de la chaleur. Sa face arrière est
généralement martelée pour briser l’image des filaments de la
lampe. C’est la position de la lampe et de son réflecteur par rap-
port à la lentille qui, en déterminant l’angle d’ouverture du fais-
ceau lumineux, modifie la focalisation de la lumière : plus la
lampe et son réflecteur sont proches de la lentille, plus le fais-
ceau est large ; plus ils en sont éloignés, plus le faisceau est
étroit. Le projecteur à lentille de Fresnel accepte les lampes TH
et les lampes HMI.

type projecteur


projecteur de decoupe
projecteur ouvert
TECHNIQUE DE L'ECLAIRAGE


D) Projecteurs :
Un projecteur est constitue principalement une lampe réflecteur , qui nous permet de récupéré  la lumiere .
Projecteur = lampe +reflecteur  + chassis 
-Recuperation de tout la lumiere de la lampe .
Rederiger et limiter le faiseau produit lumineux .
1) Projecteur 
Un gradateur : est un équipement électronique qui reçoit un courant électrique  a 100% et nous fais sortir un courant gradier ( 10,30 =70 a 100% ) qui aller monte le projecteur qui vas produire une quantité de lumière variable  en fonction du courant gradier 
 dmx-512 :
c est un langage  machine & un protocole de communication utilise pour contrôler les équipements lumières , (console - gradateur , console - machine a fumée )





























2.4.9 Comment doser la lumière
Plusieurs solutions se présentent au directeur de la photographie
qui désire ajuster et contrôler avec précision la quantité de lumière
à envoyer sur un sujet.
–Régler la focalisation du faisceau : on peut intensifier le flux de
lumière envoyé sur un élément de surface plus réduit, qui devient
alors très lumineux, ou, au contraire, élargir sa couverture de
champ à une surface plus étendue.
–Déplacer le projecteur : l’éclairement du sujet varie de façon
inversement proportionnelle au carré de la distance qui le
sépare du projecteur (loi de Lambert). Autrement dit, la même
quantité de lumière se répartit sur une surface qui varie propor-
tionnellement au carré de la distance. Par exemple, à une
distance trois fois plus grande, le sujet reçoit neuf fois moins de
lumière et, à mi-distance, quatre fois plus. Ainsi, pour connaître
l’éclairement (en lux) reçu par un sujet, il faut diviser l’intensité
lumineuse de la source (en candelas) par le carré de la distance
(en mètres) qui le sépare du projecteur. Un projecteur délivrant
une intensité lumineuse de 32 000 candelas produit un éclaire-
ment de 2 000 lux à une distance de 4 m, de 3 550 lux à 3 m
(soit 75 % de lumière en plus si l’on s’approche de 1 m de la
source), et de 1 280 lux à 5 m (soit 22 % de lumière en moins si
l’on s’éloigne de 1 m de la source)… C’est dire combien les
niveaux d’intensité lumineuse changent vite, quand la distance 

L’éclairage d’un visage
Le visage est l’un des sujets les plus délicats à éclairer. C’est
aussi le sujet envers lequel le téléspectateur est le plus critique
parce qu’il sait parfaitement le détailler.

Le travail sur un visage commence par le maquillage, dont on ne
dira jamais assez l’importance en télévision. Avec sa panoplie de
produits cosmétiques, la maquilleuse parvient, en jouant sur les
volumes, à dissimuler les défauts disgracieux d’un visage –
cernes, rides, boutons… – et à en uniformiser le teint. Elle le
protège aussi efficacement des brillances qui apparaissent très
vite sous la chaleur des projecteurs (des retouches en cours
d’émission sont souvent nécessaires).
Le directeur de la photographie doit alors travailler sa lumière
pour donner une image flatteuse de son sujet. Les azimuts et sites
de ses projecteurs sont alors des facteurs particulièrement influents.
Les valeurs idéales d’éclairement pour un visage se situent
généralement entre 800 et 1 500 lux.
–Pour éclairer le visage d’une femme, on évitera une lumière à
angle d’incidence vertical élevé. Une face trop plongeante aura
pour effet néfaste de creuser et d’amplifier des imperfections de la
peau. Elle assombrira les orbites, provoquera des ombres portées
longues sous le nez, sous la lèvre inférieure et sur le cou ; elle
accentuera aussi les poches sous les yeux et fera ressortir certaines
rides. Si l’éclairage clé est placé plus bas, les ombres seront
raccourcies et les traits adoucis, à condition que la lumière soit
bien diffusée. Pour des cas particulièrement délicats, un petit
projecteur d’appoint, également bien diffusé et placé au-dessus
ou juste à côté de la caméra, effacera complètement certains
défauts du visage. Le contre-jour doit être suffisamment présent
pour créer des brillances du plus bel effet sur des cheveux longs.
–Dans le cas d’un homme, les critères sont différents. La notion
d’embellissement n’a plus le même sens ; mais les principes à
appliquer restent similaires. Pour ce qui est du contre-jour, tout
dépend de la chevelure du sujet. Si ce dernier est grisonnant,
chauve ou juste dégarni, il ne supportera qu’un contre-jour très
léger (le crâne gagnera à être poudré par la maquilleuse).
Quoi qu’il en soit, l’éclairage doit toujours être adapté aux carac-
téristiques du personnage et à ses différentes positions. En effet,
si le sujet s’écarte de l’axe du projecteur de face ou s’il tourne la
tête, l’éclairage initial ne conviendra plus. Il faut en permanence
contrôler la lumière incidente et faire attention à la brillance, en
fonction de tous les axes de prise de vues. Des compromis sont
souvent inévitables...